Ségrégation spatiale Suisses/étrangers

A lors qu'une majorité des unités spatiales de Thun contient un taux d'étrangers peu élevé, une minorité extrêmement faible d'entre elles abrite un taux d'étrangers important. En conséquence, Thun présente l'indice de d dissymétrie la plus haut du pays. La masse d'unités spatiales à taux bas est écrasante au point de maintenir une moyenne basse, malgré un long étalement à droite de la distribution des taux. La différence entre la moyenne et la médiane de la distribution demeure donc faible donnant un estimateur de Pearson2 relativement faible (médian, par rapport aux autres villes). L'indice D, de son côté, demeure le deuxième le plus élevé du pays.

Pour ce qui est des indices "localisés", l'indice D(adj) est également le plus haut de la suisse. Thun est donc la ville suisse où la population suisse et étrangère sont le moins peu exposées l'une à l'autre. Cette non-exposition est confirmée par l'indice de Schelling national le plus haut parmi toutes les villes observées.

De façon étonnante, l'autocorrélation spatiale à Thun est la moins importante (avec Fribourg). Cela signifie que quasiment aucun pattern de ségrégation n'est observable. En effet, vu que l'écrasante majorité des unités spatiales ne contient qu'entre 0-15% d'étrangers, donnant un espace homogènement "suisse", aucun pattern ne peut se former. Les unités spatiales les plus éloignées comme les plus proches ont toutes des taux d'étrangers également bas.

Cela ne signifie pas pour autant que la ville de Thun n'est pas spatialement ségrégée. Son indice de Schelling national est au contraire le plus haut du pays. Il reflète le fait qu'en moyenne 89% des voisins d'une unité spatiale sont similaires. Ce n'est que du point de vue du seuil local, c'est à dire de la ségrégation perçue, que l'indice de Schelling donne une valeur base.